igure emblématique, génie scandaleusement éclipsé pour des considérations politico-religieuses, et parce qu’il s'opposa à des révolutions esthétiques (celles des années 1910/1920) en bretteur convaincu. Sa musique, extrêmement travaillée, demande une attention soutenue, et dévoile "sous une apparente réserve, toute [sa] sensibilité frémissante" (Guy Ropartz).
Parmi les grandes réussites de d'Indy, on peut citer La mort de Wallenstein, le si poétique Jour d’été à la montagne et le poème symphonique Souvenirs, une des pages les plus bouleversantes, assurément, de la musique française.
Mais c’est l’indifférence qui entoure l’ensemble de sa production lyrique qui constitue de nos jours la plus profonde injustice. Aucune de ses œuvres destinées à la scène n'est aujourd'hui représentée, et seul L'Etranger a fini, en janvier 2013, par faire l'objet d'un enregistrement discographique. La situation est d'autant plus grave que Fervaal, L'Etranger et La Légende de Saint-Christophe, accusés faussement d'ouvrages wagnériens (ils tiennent compte de Wagner mais restent, même Fervaal, profondément français), représentent la quintessence d'une production musicale étonnamment riche.
Par ses positions entières, intransigeantes, Vincent d’Indy s’est fait de nombreux ennemis. On ne s'est pas rendu compte que ces idées traduisaient également une foi immense dans l'art, une incommensurable passion. Sa musique, splendidement architecturée, est belle, ses opéras rayonnent d'une vie spirituelle intense : cela, et cela seul, devrait pourtant suffire.